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Maurice Mourlot naît à Paris en 1906, c’est le benjamin d’une famille de neuf enfants. Le père, Jules Mourlot, dirige deux imprimeries lithographiques commerciales. Il remarque très tôt le talent de dessinateur de son plus jeune fils et reporte sur la pierre lithographique plusieurs de ses dessins.

à la mort de ses parents, Maurice n’a que quatorze ans. Fernand, le frère aîné, prend la direction de l’imprimerie familiale et l’oriente vers la lithographie d’art. Elle sera fréquentée par les plus célèbres artistes du XX^e siècle. Y feront réaliser leurs lithographies : Matisse, Derain, Bonnard, Chagall, Miro, Braque, Maillol, Van Dongen, Villon, Marie Laurencin, Utrillo, Toffoli, Buffet, Clairin, Brasilier, Hambourg, Clairin, le sculpteur Maillol, etc...

En 1925, il rencontre le peintre Richard Maguet (1896-1940) avec lequel il se lie d’amitié. Maguet, dont Albert Camus écrira l’éloge, encourage alors Maurice à se mettre à la couleur.

En 1934, sa première exposition a lieu à la galerie Le Balcon à Paris.

En 1937, il remporte le Prix de peinture de la Ville de Paris et séjourne en 1938 un an au Maghreb. Il en rapporte de nombreux dessins, aquarelles et huiles… Mobilisé en 1939 dans la même Compagnie de camouflage que le comédien Jean-Louis Barrault – dont on retrouve le portrait dans ses « carnets de guerre », il s’y lie d’amitié avec le peintre Brianchon, le sculpteur Damboise, et beaucoup d’autres.

Sa vie durant Maurice Mourlot a été « l’œil artistique » de l’imprimerie Mourlot. En témoignent nombre d’estampes dédicacées à Maurice par les artistes lui confiant leurs dessins, huiles ou aquarelles, que Maurice reporte sur la pierre. Avec son ami Charles Sorlier, qui deviendra le lithographe attitré de Chagall, il participe, en 1953, à la création de la grande lithographie La Fée électricité de Raoul Dufy. à côté de son travail au service des peintres et écrivains, Maurice Mourlot commence dans les années 1930 un œuvre personnel d’une étonnante diversité. Il ne cessera de peindre que trois jours avant sa mort.

On lui doit de superbes tableaux à l’huile : paysages et cours de ferme, natures mortes, bouquets, scènes de marché, nus, autoportraits, animaux domestiques, oiseaux, animaux du Jardin des Plantes, ainsi que des dessins et des lithographies en noir et blanc et en couleurs, des gravures sur bois. Les lithographies et gravures sur bois de Maurice Mourlot ont été réalisées avec un très faible tirage : cinq, huit, vingt-cinq exemplaires au maximum.

Il signe ses premières toiles « Jean-Maurice Mourlot », puis « Mourlot » tout court. Pour cette raison, beaucoup ont cru et croient encore qu’il s’agit de son frère Fernand. Ce dernier, jaloux de son frère, ne dément pas. Maurice, d’un caractère réservé et trop modeste, laisse dire…et ne fait rien pour être reconnu. Il vit à l’écart de la vie mondaine, peu soucieux de succès et de reconnaissance publique. C’était un ami sûr, généreux et d’une rare culture.

D’une apparence classique, ses tableaux font souvent preuve d’humour à froid en raison de la présence d’objets insolites et du non-respect des règles de la perspective. De là provient leur singulière modernité.

On lui doit aussi nombre d’affiches d’expositions - de vraies lithographies - comme le Petit déjeuner de Bonnard, le Fifre de Manet, la Récureuse de Chardin - réalisée pour le Louvre -, ainsi que beaucoup d’autres commandées par les musées Carnavalet, Marmottan, la Bibliothèque Nationale, etc. On peut admirer une centaine de ses lithographies dans les collections du Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale à Paris et à l’Albertina de Vienne (Autriche), et des tableaux au Musée des Années 30 à Boulogne-Billancourt - et désormais dans les collections du Muséum. De son vivant, Maurice n’a que peu exposé. Mais après sa disparition de nombreuses expositions ont eu lieu en France, en Autriche et en Allemagne. Artiste indépendant et discret, Maurice Mourlot n’a vécu que pour son art. Il nous laisse un œuvre exceptionnel tant par sa qualité que par sa diversité : huiles, lithographies, dessins, bois gravés, sans oublier ses illustrations d’ouvrages de Kessel, Colette, E. Rostand, etc...

Il meurt en 1983 dans son petit atelier de la rue de la Tombe-Issoire, dans le quatorzième arrondissement de Paris. Il repose au cimetière du Père-Lachaise.

Neveu et élève de Rude, le sculpteur Emmanuel Frémiet (1824-1910) débuta comme dessinateur en ostéologie avant de connaître le succès qui ensuite ne se démentit pas. Membre de l’Académie des Beaux-Arts, maître de dessin animalier du Muséum de 1875 à 1911, honoré de nombreuses commandes publiques, auteur d’une œuvre considérable, il réalisa pour notre Etablissement plusieurs sculptures majeures, certaines inspirées par les débuts de la science préhistorique, qui ornent encore aujourd’hui jardin et bâtiments.

Il donna en particulier un petit bronze intitulé La chatte et ses chatons, dédié à « Messieurs les Professeurs du Muséum ».

Le peintre et sculpteur Edouard Mérite (1867-1941), élève de Barrias et de Frémiet, maître de dessin animalier du Muséum de 1922 à 1933, accompagna le duc Philippe d’Orléans dans ses expéditions polaires des premières années du XXème siècle à bord de l’ancien baleinier Belgica. Il en rapporta des peintures de la faune arctique parmi lesquelles figurent des scènes de chasse non exemptes de cruauté ; plusieurs d’entre elles ont été léguées au Muséum avec l’ ensemble des collections du prince.

Le Muséum a eu l’opportunité d’acquérir ces dernières années une gouache de même facture mais aussi un dessin d’une inspiration toute différente, tant par son sujet - des animaux de basse-cour - que par sa localisation dans la campagne française. Représentés dans trois poses caractéristiques, ces coqs nous apportent des indications précieuses sur la méthode de travail de l’artiste, marquée par le souci du détail naturaliste, la précision des postures et le traitement en second plan, mais parfaitement soigné, de la végétation et du paysage.

François Pompon est né à Saulieu le 9 mai 1885, et est décédé à Paris le 6 mai 1933.

A quinze ans il devient apprenti tailleur de pierres tout en suivant les cours du soir de l’Ecole des beaux-arts de Dijon.

En 1875 il monte à Paris et devient marbrier funéraire et prend des cours de sculpture à l’Ecole des arts décoratifs.

Après avoir été pendant des années le praticien d’Auguste Rodin, et de René de Saint-Marceaux, il se consacre à partir de 1905 aux animaux de basse-cour, ou de zoo qu’il observe à la Ménagerie du Jardin des Plantes, et qu’il croque dans ses carnets. Sur sa sellette il modèle sur le vif l’animal, qu’il retravaille ensuite dans son atelier rue Campagne Première.

Il expose régulièrement au Salon ses animaux lisses, qui ne sont ni remarqués, ni primés. En 1919 le fondeur Hébrard organise la première exposition Pompon dans sa galerie, le Musée du Luxembourg lui achète enfin une Tourterelle en pierre, puis lui passe commande d’une version en pierre de Lens de l’Ours blanc en plâtre présenté au Salon d’automne de 1922. A la fin de sa vie ses œuvres éditées par les fondeurs Hébrard et Valsuani et la Manufacture de Sèvres connaissent un vif succès.

En juin 1929 il  lègue à l’Etat français toute son œuvre de sculpteur « existant à son décès ». Le Muséum national d’histoire naturelle a accepté le legs et a ouvert le 13 janvier 1934 un Musée Pompon dans la Galerie de botanique qui a fermé en 1940.