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Alors que l’atelier de restauration des bibliothèques du Muséum travaillait sur le manuscrit de Charles Plumier (1646 - 1704) Poissons, oiseaux, lézards, serpens et insectes dessinés par le Père Plumier, une étonnante découverte a été faite : une minuscule écaille de poisson, nacrée et brillante, incrustée dans le papier de la page représentant un Malacanthus plumieri ou matajuel blanc.
A la fois scientifique et dessinateur, Plumier embarque dès 1689 pour plusieurs explorations des îles françaises d’Amérique, durant lesquelles il récolte un grand nombre de spécimens animaux et végétaux. Si la botanique, et en particulier l’étude des fougères, apparaissent comme les sujets de prédilection de Plumier, l’ichtyologie tient une place conséquente dans son travail, comme en témoignent les 345 planches représentant des poissons d’eau de mer et d’eau douce conservées par les bibliothèques du Muséum. A la croisée de la science et de l’art, ces planches révèlent également le processus de travail de Plumier. En effet, les traces de mucus et l’écaille découvertes par l’atelier de restauration laissent penser que Plumier dessinait avec le poisson fraîchement pêché posé devant lui, permettant ainsi de garder une image fidèle de l’espèce à représenter1.
Si la majeure partie des travaux de Plumier n’a pu être publiée de son vivant, ses dessins, souvent copiés, permettent de le considérer comme un acteur essentiel du développement du dessin scientifique.
A emprunter en Médiathèque (RDC de la Bibliothèque centrale) :
A consulter dans la bibliothèque numérique :
1 Voir Joëlle Garcia, "Gyotaku ou l'art d'imprimer les poissons" dans Support/Tracé, volume 19, Paris : ARSAG, 2019, p. 30-35.