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« Le rouge-gorge est arrivé, le gentil luthier des campagnes. Les gouttes de son chant s'égrènent sur le carreau de la fenêtre. »
René Char, extrait de Lettera Amorosa1.
Erithacus rubecula, rouge-gorge familier, est un oiseau facile à reconnaître une fois qu’il est doté de son plumage adulte, d’abord brillant puis se décolorant durant l’été ; les jeunes, s’ils n’ont n’ont pas cette teinte rouge, affichent un même comportement alerte et intelligent. Légèrement plus petit que le moineau, le rouge-gorge est un oiseau populaire et connu, dont l’habitat se répartit dans toute la France ; il pond le plus souvent entre 5 et 6 œufs, dans un nid qu’il construit en 4 à 5 jours. En hiver, il occupe un petit territoire qu’il défend assidûment contre tout intrus de la même espèce. S’il s’installe dans un jardin, il suit souvent le jardinier qui travaille le sol pour capturer toute larve ou ver qui serait mis au jour.
C’est à travers le chant que le rouge-gorge exprime sans doute le mieux sa vitalité, enchaînant les strophes vibrantes ; son cri classique est un
« tic » aigu et fort, d’une inventivité toujours renouvelée en dépit de la durée des concerts – un vrai régal pour l’oreille ! La sonothèque du Muséum permet d’en écouter plusieurs enregistrements. Quant à cette aquarelle sur vélin représentant un rouge-gorge femelle accompagné d’un serin mulard, elle a été exécutée en 1792 par Jean Gombaud, ancien militaire et peintre en miniatures pour la Collection des vélins, à laquelle il a essentiellement contribué par des représentations d'oiseaux. Une trentaine de ses œuvres sont conservées par les bibliothèques du Muséum.
À consulter à la Bibliothèque centrale :
1 René Char, Lettera amorosa suivi de Guirlande terrestre, Paris, Gallimard, 2007