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C'est le champignon préféré des illustrateurs, immédiatement reconnaissable à son pied blanc et son grand chapeau rouge vermillon couvert de flocons blancs - débris du voile qui entoure cette amanite au moment de sa croissance. Très présente dans les forêts de conifères et de bouleaux, avec lesquels elle vit en symbiose, l'Amanita muscaria ou amanite tue-mouche doit son nom vernaculaire à ses effets toxiques et psychotropes : autrefois utilisée comme insecticide naturel, cette espèce vénéneuse peut, quand elle est ingérée, provoquer vomissements, douleurs abdominales, somnolence, troubles délirants et hallucinations. Chez Lewis Caroll, on suppose que c'est une amanite tue-mouche qui permet à Alice de changer de taille en croquant les bords du champignon sur lequel est assise la fameuse chenille bleue fumeuse de narguilé¹.

Jean-Henri Fabre (1823-1915) est l’auteur de l’illustration d’Amanita muscaria reproduite ici. Une fois installé à L'Harmas, propriété qu’il avait achetée dans le village de Sérignan-du-Comtat, l’entomologiste réputé se doubla en effet d’un mycologue passionné, comme en témoignent ses Souvenirs entomologiques et ses aquarelles de champignons. En tout, 610 planches aujourd’hui conservées par les bibliothèques du Muséum, dont les collections comptent également des aquarelles de champignons réalisées vers 1730 par Claude Aubriet, peintre miniaturiste au Jardin du Roi.

• FABRE, Jean-Henri. Pilze = Champignons, MSB Matthes & Seitz Berlin Verlagsgesellschaft, 2015. Mediathèque 741 FAB.
• CARTERET, Xavier et HAMONOU-MAHIEU, Aline. Les dessins de champignons d’Aubriet, Muséum national d'Histoire naturelle, 2010. Médiathèque 758.5 CAR.

¹ Voir dans Gallica : Caroll (Lewis), Aventures d'Alice au pays des merveilles / par Lewis Carroll ; illustrées par Arthur Rackham, Paris : Librairie Hachette, [1908] p.53.