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Lorsque le corail ouvre ses polypes, les corailleurs disent qu’il « fleurit », vocabulaire habituellement associé au monde végétal. Pourtant, le corail rouge appartient bien au règne animal, justice qui ne lui a été rendue qu’au terme de vingt siècles de querelles scientifiques, lorsqu’un médecin marseillais du nom de Peyssonel découvrit en 1725 que les « fleurs » du corail étaient en réalité des petits insectes : « le calice de cette prétendue fleur est le corps même de l’animal avancé et sorti hors de la cellule »1 . A l’époque, l’Académie des sciences ne tient pas compte de ses résultats et c’est donc en Angleterre qu’est publié son long Traité du corail, qui sera complété au milieu du 19e siècle par un autre chercheur, Lacaze Duthiers, dans une Histoire naturelle du corail réunissant l’essentiel des connaissances liées au Corallium rubrum.
Le corail rouge vit dans des habitats rocheux peu éclairés, jusqu’à de grandes profondeurs. Sa croissance très lente et sa surexploitation en bijouterie ont raréfié la présence de branches de grande taille sur nos côtes. Il appartient à l'ordre des gorgones, organismes coloniaux pouvant vivre plusieurs centaines d’années qui se rencontrent dans toutes les mers du monde, et dont le nom, tiré de la mythologie grecque, désigne les monstres capables de pétrifier toute personne les regardant. La légende raconte ainsi que le corail rouge méditerranéen serait né des gouttes de sang tombées dans la mer depuis la tête de la gorgone Méduse, tuée par Persée.2
A consulter dans les bibliothèques :
1 Cité dans MOUTON, Patrick, Corail rouge, Marseille, Editions Autres temps, 1993
2 https://www.stationmarinedeconcarneau.fr/fr/saviez-vous-2529