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Cette illustration, provenant d’un ouvrage didactique destiné au grand public, est très proche d’une autre que l’on trouve quelques pages plus loin, intitulée Reconstitution de l’homme du Moustier. La tenue, la posture, sont les mêmes pour les deux figures : seuls changent le paysage, le visage et l’équipement, lequel correspond aux vestiges retrouvés sur le site archéologique du Moustier (Dordogne), daté du Paléolithique. Ce parallèle témoigne de la façon dont la science, pour penser l’homme « préhistorique », a utilisé l’étude de peuples contemporains ayant conservé des pratiques similaires (notamment technologiques, alimentaires). Les chasseurs inuits du Groenland servent ici de modèle pour « représenter » l’allure et la vie des hommes préhistoriques ayant vécu eux aussi de la chasse dans un climat froid.
Cette méthode d’analyse, croisant les techniques de l’ethnologie et de l’archéologie, fut mûrement documentée, débattue et développée au cours du 20e siècle. En ce domaine, les travaux d’André Leroi-Gourhan (1911-1986), sous-directeur du musée de l’Homme de 1945 à 1951, constituent un jalon incontournable. Nourri d’ethnologie, d’archéologie préhistorique et de biologie, il fit évoluer les méthodes de fouille et d’interprétation des vestiges. En s’interrogeant sur la variété et la persistance des techniques dans les sociétés humaines, il favorisa une approche permettant de penser les rapports complexes qui se nouent entre l’individu, le groupe, le climat et les techniques : tout un environnement.
La Bibliothèque Yvonne-Oddon du musée de l’Homme est le premier centre documentaire national pour la préhistoire. Elle est ouverte à tout public souhaitant travailler sur ses collections, lesquelles sont proposées en libre-accès dans un classement thématique.
À consulter dans les bibliothèques du Muséum :