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Avec le soutien de la Fondation du Patrimoine qui s’associe au Muséum national d’Histoire naturelle pour lancer l’appel aux dons « Adoptez une statue du Jardin des plantes », la statuaire du Jardin va être restaurée au cours d’une campagne qui s’achèvera à la fin de l’année 2021.
Lieu de culture, le Jardin des plantes abrite une riche statuaire qui témoigne des liens étroits qu'y entretiennent les arts et les sciences. Les collections artistiques occupent en effet une place importante dans le patrimoine d'un établissement qui a toujours sollicité des artistes pour enseigner le dessin naturaliste et accompagner les progrès des sciences naturelles. Le Jardin lui-même est depuis sa création une source d'inspiration pour les peintres et les sculpteurs, qui viennent nombreux, notamment à la ménagerie, pour trouver leurs modèles. La présence d'œuvres sculptées dans le jardin résulte également d'une politique de soutien de l'Etat à la création artistique, qui permet au promeneur d'aujourd'hui d'admirer dans ce musée à ciel ouvert plusieurs œuvres majeures des 19e et 20e siècles.
Allées et parterres sont ornés d'œuvres typiques de la tradition décorative de l’art des jardins, telles que la Venus genitrix par Charles Dupaty (1771-1825), dont le plâtre a été exposé au Salon de 1812, et le marbre installé au Muséum en 1818. C’est la plus ancienne statue du Jardin, inscrite à l’Inventaire des Monuments historiques depuis 1882.
Plusieurs monuments dédiés aux grands savants du Jardin témoignent du goût commémoratif de la fin du 19e et du début du 20e siècle. Accueillant les visiteurs à l’entrée de la Place Valhubert, le monument à Lamarck par Léon Fagel (1851-1913) et Auguste Blavette (1850-1933) a été édifié grâce à une souscription internationale lancée par le Muséum et inauguré en 1909 à l’occasion du centième anniversaire de la publication de La Philosophie zoologique, en même temps que le monument à Buffon, par Jean Marius Carlus (1852-1930), installé de l’autre côté de la perspective.
Enfin une importante statuaire animalière et des figures naturalistes font écho aux thématiques du Muséum. Plusieurs de ces oeuvres résultent de commandes liées à la construction ou la rénovation des bâtiments du Jardin des plantes. C’est le cas par exemple du Charmeur de serpents par Charles Arthur Bourgeois (1838-1886), œuvre attribuée au Muséum en 1868 pour orner l’extérieur de la Galerie des reptiles de la Ménagerie du Jardin des Plantes ou du Poisson-paysage de François-Xavier Lalanne (1927-2008) commandé par la Mission interministérielle des grands travaux en 1993, à l’occasion de la réouverture de la Grande Galerie de l’Evolution.
Une étude préalable réalisée à la fin de l’année 2018 a permis de constater des désordres évolutifs qui nuisent parfois grandement à la lisibilité des sculptures. Ils conduisent également à une lente mais sûre disparition des surfaces originales. Empoussièrement, dépôts exogènes, colonisation par les micro-organismes, desquamation et fissures sont les principales altérations constatées sur les œuvres en pierre ou marbre, tandis qu’on déplore une oxydation du métal et une disparition progressive de la patine originelle sur les œuvres en bronze.
En charge des objets d’art, dont elle assure le signalement, la conservation et la valorisation, la Direction des bibliothèques mène régulièrement des opérations de restauration sur la statuaire du Jardin, qui bénéficiera désormais d’un programme global et d’un entretien régulier dans le cadre de la campagne qui s’ouvre.
Parmi les réalisations précédentes, la statue colossale de Chevreul par Léon Fagel, située dans la Cour d’honneur, a été restaurée en 2018.
Les statues le Dénicheur d’oursons par Emmanuel Fremiet (1824-1910) et l’Ours de Georges Lucien Guyot (1885-1973) ont pour leur part été restaurées en 2016 et 2014.