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LE CABINET BONNIER DE LA MOSSON

Venez découvrir, au cœur de la Médiathèque, le cabinet de curiosités constitué au 18e siècle par le collectionneur Joseph Bonnier de La Mosson : ses boiseries sculptées, classées monument historique, témoignent de la beauté des décors des cabinets d’histoire naturelle français.

Photo du cabinet © Muséum national d’histoire naturelle, Jean-Christophe Domenech.
Photo du cabinet © Muséum national d’histoire naturelle, Jean-Christophe Domenech.

À découvrir

Conçus comme un « résumé du monde »1, les cabinets de curiosités désignent à la fois le lieu et le meuble où sont exposés des objets rares, créés par l’homme ou issus des trois règnes - animal, végétal, minéral. Ils se sont multipliés entre la Renaissance et le siècle des Lumières, souvent à l’initiative d’érudits ou de riches collectionneurs. Parmi eux, le Baron Joseph Bonnier de La Mosson, bibliophile averti, amateur d’art et curieux des sciences : à 24 ans, il hérita de la charge de trésorier du Languedoc et d’une immense fortune, qui lui permit d’assouvir ses nombreuses passions.

Jean-Marc Nattier, Joseph Bonnier de la Mosson, 1745. © Samuel H. Kress Collection, Courtesy National Gallery of Art, Washington  

Joseph Bonnier de la Mosson, 1745
© Samuel H. Kress Collection, 
Courtesy National Gallery of Art, Washington. 

À l’origine, neuf cabinets destinés à présenter l’ensemble des sciences dans un ordre systématique

Dès 1726, Joseph Bonnier de La Mosson fit réaménager son hôtel particulier parisien2; le premier étage fut transformé en une galerie de sept pièces destinées à abriter neuf cabinets dont on peut trouver la description dans le catalogue raisonnéqui fut dressé à son décès :

- le cabinet d’anatomie
- le cabinet de chimie
- le cabinet de pharmacie
- le cabinet des drogues
- le cabinet du tour et des outils propres à différents arts
- le premier cabinet d’histoire naturelle (celui des animaux en fioles)
- le deuxième cabinet d’histoire naturelle (celui des animaux desséchés)
- le cabinet de mécanique et de physique
- le troisième cabinet d’histoire naturelle, contenant notamment des coquillages

Ce dernier était placé « au milieu de la pièce qui renferme la Bibliothèque »4 , elle-même dotée de nombreux ouvrages précieux reliés aux armes de Bonnier de La Mosson.

Décorés par le peintre Jacques de Lajoüe et meublés de boiseries sculptées en chêne de Hollande, ces cabinets, ouverts « à la vue et l’examen »5  des curieux et des savants de tout pays, révèlent le souci de présentation et de classification de ses collections par Joseph Bonnier de La Mosson.
On y trouvait des objets scientifiques (instruments d’anatomie, pendule astronomique, boussole, horloge hydraulique, microscopes, etc.) ou issus de la nature : oiseaux et serpents empaillés, papillons, lézards, fossiles, branches de corail, racines de mandragore, bois de cerf, cornes de narval…

1745 : le deuxième cabinet d’histoire naturelle entre dans les collections du Cabinet du Roi

La mort prématurée de Joseph Bonnier de la Mosson laissa sa veuve dans une situation financière difficile, obligeant cette dernière à vendre aux enchères propriétés et collections. À cette époque, Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, était intendant du Jardin du Roidepuis six ans, chargé d’établir et d’enrichir les collections du Cabinet du Roi. À ce titre, il se porta acquéreur des corps de menuiserie des cinq armoires qui meublaient le deuxième cabinet d’histoire naturelle. Lors de la vente publique du 8 mars 1745, Buffon acheta également des ouvrages, des minéraux et quelques fioles, mais la plus grande partie des collections de Bonnier de la Mosson fut dispersée en France et à l’étranger.

Transportées au Jardin du Roi, les cinq armoires acquises par Buffon furent remontées dans le Cabinet du Roi, où elles restèrent jusqu’au déménagement des anciennes galeries. C’est cet ensemble mobilier, classé au titre des Monuments historiques en 1979, que vous pouvez admirer dans la Médiathèque de la Bibliothèque centrale : restauré et garni de spécimens naturalistes issus des collections actuelles du Muséum, il restitue la présentation d’origine du cabinet, connue grâce au recueil de dessins réalisés en 1739-1740 par Jean-Baptiste Courtonne7. Une reconstitution fidèle, librement accessible au public, qui témoigne de ce que furent les précurseurs de nos musées scientifiques.


[1] SCHNAPPER Antoine. Le géant, la licorne et la tulipe. Les cabinets de curiosités en France au XVIIe siècle. Flammarion, Paris, 2012. p. 16.

[2] L’hôtel du Lude, situé à l’emplacement du 244 boulevard Saint-Germain, aujourd’hui disparu. Voir PONS, Bruno. L’hôtel du Lude, puis Bonnier de La Mosson. In "Le Faubourg Saint-Germain : la rue Saint Dominique : hôtels et amateurs", exposition, Paris, Musée Rodin, 1984.

[3] GERSAINT Edme-François. Catalogue raisonné d’une collection considérable de diverses curiosités en tous genres, contenues dans tous les cabinets de feu Monsieur Bonnier de La Mosson, bailly et capitaine des chasses de la Varenne des Thuilleries et ancien colonel du Régiment Dauphin. Paris : chez Jaques Barois et Pierre-Guillaume Simon, 1744.

[4] Ibid, p.173.

[5] Ibid, p. ii

[6] Fondé par édit royal en 1635, ouvert au public en 1640, le Jardin royal des plantes médicinales fut dénommé par la suite Jardin royal des plantes, puis Jardin du Roi : ses activités, d’abord dédiées à la matière médicale, s’étendirent à l’ensemble des sciences naturelles ; le cabinet du petit château existant, destiné à la conservation d’un échantillon de toutes les drogues préparées, fut de son côté enrichi de collections naturalistes et scientifiques et devint Cabinet d’histoire naturelle.

[7] COURTONNE (Jean-Baptiste) Le Cabinet de Joseph Bonnier de La Mosson. Paris : Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art, collections Jacques Doucet.

Pour aller plus loin

Vous trouverez à la Bibliothèque centrale une sélection d’ouvrages consacrés aux cabinets de curiosités.

Vous trouverez dans la bibliothèque numérique de l’INHA :

Vous trouverez en ligne le livret édité par la Métropole de Montpellier sur l'histoire de la famille Bonnier et sur le domaine Bonnier de la Mosson.

Informations pratiques

La Médiathèque, située au rez-de-chaussée de la Bibliothèque centrale, est ouverte en libre accès aux horaires suivants :

Lundi, mercredi, jeudi, vendredi: 9h - 19h

Mardi: 13h - 19h

Samedi: 10h - 19h